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rappel: tous ces portraits sont issus des souvenirs de William CREFF et concernent les 40 de la 6è ..rentrée 1959.
Il se peut que vous ne partagiez pas les jugements portés: écrivez-moi (christianedaire@orange.fr), vous serez publiés.
Danielle DELAHAYE et Martine MIGNON.
Le saviez-vous ? Danielle était la grande camarade de Martine et Martine la petite copine de Danielle. Ces deux là étaient toujours « fourrées » ensemble, du chemin des écoliers à la cour de récréation. Les séparer aujourd’hui serait une hérésie, ne serait-ce même que le temps nécessaire à brosser leur portrait souvenir.
Et quel duo ! L’une était grande, massive, bien charpentée et l’autre toute petiote. De là à penser qu’elles étaient à l’image de LAUREL et HARDY, non bien sûr, Danielle et Martine étaient beaucoup trop sérieuses pour s’apparenter à de tels phénomènes. Quoique, à y regarder de près, nous y trouverions peut-être quelques ressemblances. Notre Martine n’avait-elle pas la stature et le pragmatisme d’un Oliver ? Elle était d’un grand calme, sa voix était posée et sa démarche tranquille. Ni les réflexions douces amères de M. MORIZET, ni les colères explosives de Mme PETIT ne pouvaient perturber cette « montagne vivante ». Elle était la maman poule de Danielle, sa protectrice, tout comme Oliver pour son Stan. Quant à Danielle, elle était une petite pomme toujours souriante et parfois gaffeuse comme LAUREL.
Vous souvenez-vous de cette fameuse rédaction où nous devions raconter une « aventure » qui nous était arrivée sur le chemin de l’école ou un fait divers amusant dont nous aurions été le témoin ?
Notre Danielle ne se démonte pas et la voilà qui prend sa plume pour incruster dans son sujet, sa grande camarade. Elle se joue d’elle, ironise, fait des images quelques peu loufoques sur sa Martine et tout cela sans la moindre retenue et sans l’ombre d’un remord.
Lors de la remise des copies quelques temps après, Mme VASSORT fit remarquer à Danielle qu’on ne devait, en aucun cas, parler ainsi de sa petite camarade. Elle trouvait en effet irrespectueux les propos tenus par Danielle envers Martine. Danielle était bien jeune et naïve à l’époque et n’y voyait alors aucun mal.
Mme VASSORT eut la gentillesse de nous lire son chef d’oeuvre. Quelle partie de rigolade ! Chaque élève était pendu à ses lèvres, à commencer par Monique BIKIALO, dans le fond de la classe, qui avait cessé, pour la circonstance, de jacasser avec sa voisine. Seule Danielle ne riait pas. Elle avait posé la main sur sa bouche et n’osait à peine se retourner pour voir Mme VASSORT lire son odieux petit roman. Il faut dire qu’elle s’appliquait dans sa lecture et qu’elle prenait tout son temps. Elle respectait la ponctuation, points et virgules, et lisait d’un ton fort juste qui mettait encore plus en évidence les indélicatesses de la pauvre Danielle. Quant à Martine, elle prenait cela avec beaucoup de pragmatisme. Assise devant sa table, elle écoutait avec beaucoup d’attention, souriant ça et là, mais sans plus. De toute façon, Danielle était sa grande camarade et rien ne pouvait briser cette vieille amitié.
Alors, à la lecture de ces deux portraits, Danielle et Martine n’avaient-elles des ressemblances avec LAUREL et HARDY ? Pour ma part, il n’y pas de doute possible et la réponse est, de ce fait, évidente.
A la rentrée de 1959, Danielle faisait partie des petites mignonnes de notre emblématique classe de 6ème. Assise sur le dessus d’un lit, immobile et souriante, n’aurait-elle pas ressemblé à ces poupées de cire, aux pommettes roses et si joliment habillées, qui ornaient les chambres de nos grand-mères autrefois ?
Martine était d’une force tranquille et suivait son chemin à pas mesurés. J’ignore si aujourd’hui ces deux inséparables camarades sont restées de bonnes amies, mais pour moi, le temps d’un portrait et à ma plus grande joie, je les aurais réunies.