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Françoise GONTHIER était la camarade la plus frêle de la classe. Tout en elle était gracile, son visage, ses épaules, ses bras et ses jambes. Ses doigts semblaient si fragiles que lui serrer la main devenait un exercice délicat. Elle était charmante et avait une voix très douce. Parler avec Françoise était toujours un réel plaisir. Elle savait écouter et répondait aux questions avec un gentil sourire. Une année, elle fut derrière moi, juste à côté de Martine JOSEPH.
Se souvient-elle du jour où elle me parla, entre deux cours, du spectacle des « Folies Bergères » à Paris ? Elle était en admiration devant ces danseuses si joliment habillées de frous-frous et dentelles et voulait savoir si je ne n’étais pas insensible à leur charme. A cette époque, j’étais un peu lourdaud dans ce registre et sa question m’avait, pour le moins qu’on puisse dire,  embarrassé. Peut-être même que j’avais rougi ? Mais cherchait-elle tout simplement à m’émoustiller ?
Françoise avait un signe particulier qui ne pouvait que prêter à rire, si l’on y portait attention. Lorsqu’elle parlait, la base de son nez bougeait sensiblement en coordination parfaite avec le mouvement de ses lèvres. Les fois où mon regard coquin se posait sur cette partie de son visage, elle me demandait : « Pourquoi ris-tu, William ?» et moi, j’avançais toujours une bonne raison qui n’avait rien à voir, bien sûr, avec la raison réelle. Lui faire remarquer que son nez bougeait, revenait à la prendre pour une menteuse, si l’on en croit le vieil adage et je savais que notre Françoise était une fille honnête, bien loin de tous mensonges.
Quelques années plus tard, elle est devenue la copine d’un ancien élève du CEG, Alain FARNAULT, lui-même copain de Philippe, le frère de Michèle CORDIER. Tous les trois ont passé de bons moments ensemble et Alain me disait souvent : 
«Françoise, c’est une fille qui a le cœur sur la main».
Je partageais largement son avis et aujourd’hui je suis certain qu’elle n’aura pas bougé d’un pouce et qu’elle est toujours une aussi bonne et gentille personne qu’en ce temps là.
 

Anne-Marie MAGNOT était assise à la même table que Jeannine NALINO, juste devant moi et Joël LAURY. Toutes deux papotaient souvent et se piquaient des fous rires en se moquant du brave Jean-Claude LACROIX qui était assis à leur gauche, de l’autre côté de l’allée, face à l’estrade sur laquelle reposait le bureau de notre toute jeune maîtresse, Mlle LACOUME.
C’était l’attitude trop sérieuse de Jean-Claude qui les faisait se marrer. Il était très attentif et se tenait toujours très droit sur sa chaise avec les bras croisés sur sa table. D’autres avaient des positions moins conventionnelles, à commencer par Monique BIKIALO qui était tellement avachie sur son siège, que son visage émergeait tout juste du dessus de sa table.
Anne-Marie avait une bille rigolote et était toujours bien habillée. Elle était très chic. Mlle LACOUME saisissait parfois la manche de son corsage et faisait rouler entre ses doigts les fibres de l’étoffe pour mieux en apprécier la qualité de la texture. Bien qu’enfant, elle avait parfois l’apparence d’une petite dame. Je crois me souvenir que ses parents tenaient un magasin de « fringues » à Montargis, à l’emplacement de l’actuel Palais du Vêtement. Parfois Anne-Marie nous apportait des petits cadeaux que ses parents offraient à leur fidèle clientèle. C’était de la pacotille, mais cela nous faisait toujours plaisir.
Anne-Marie  était charmante et d’humeur gaie. Elle n’aura fait qu’une année parmi nous, mais je sais, pour l’avoir croisée quelques années plus tard, qu’elle était devenue une ravissante jeune femme. A une autre époque, on aurait dit d’elle, qu’elle était une Elégante, comme on peut encore en croiser aujourd’hui, sur les champs de courses, lors de grandes réunions hippiques.
En cours de français, elle oubliait parfois de faire ses propres exemples comme nous le conseillait Mlle LACOUME. Notre maîtresse était convaincue et elle avait entièrement raison, que pour mieux apprendre les leçons de grammaire, il était nécessaire d’écrire ses propres exemples sur son cahier. L’exemple visualisait la règle grammaticale et de ce fait, permettait un meilleur ancrage de la leçon, dans nos petites têtes. Les devoirs et leçons de grammaire, les dictées étaient  des exercices fastidieux qui plaisaient à peu d’élèves. Il fallait beaucoup de talent à Mlle LACOUME pour nous faire aimer cette matière. Elle y mettait tout son cœur et parfois allait jusqu’à retrousser ses manches pour mieux marquer l’ardeur qu’elle avait à sa tâche. Heureusement, tout n’était pas noir en français. Les explications de texte étaient de véritables petits régals. Décortiquer un auteur comme François VILLON  était un réel bonheur. Quelle richesse de langage et que d’images réalistes ! En fermant les yeux, on se serait cru au cinéma.
Mlle LACOUME avait du mal à rivaliser avec M. MORIZET qui remportait beaucoup de suffrages dans la classe avec sa passion des mathématiques. Il insufflait «  son art » à beaucoup d’élèves, à commencer par MIKE, le pote d’Alain.
Pour en revenir à toi, Anne-Marie, je suis sûr d’une chose. L’élégance ne quitte jamais les personnes qui la possèdent et de ce fait,  tu ne peux que la posséder encore, aujourd’hui.
 



Annie CHAMBON:
Je m’excuse, Annie, mais ma mémoire a des défaillances et je n’ai souvenir d’aucun trait de caractère particulier, ni d’aucune anecdote savoureuse à ton sujet. Fallait-il que tu sois sage pour me laisser un tel vide dans la tête ? Pas même une gifle remarquable de Mlle LACOUME, rien, le vide sidéral.
J’ai cependant une explication qui vaut ce qu’elle vaut. Tu étais située bien à l’arrière de moi, à ma gauche et la bonne attitude en classe était de regarder la maîtresse plutôt que de s’intéresser de ce qu’il se passait dans le fond ou par-delà des fenêtres.
A la création de la première 6éme en 1959, la place d’Annie se situait au fond de la classe, dans le 2ème rang  à partir de la cour.  Je crois même qu’elle était assise à côté ou à proximité de Françoise MAUDRY. Elle était un petit bout de femme très actif, à la voix fluette. Sa frimousse était fine comme celle d’une souris. Elle était la version féminine de notre regretté Patrick.  Elle n’aura tenu qu’un an parmi nous. Son niveau était cependant plutôt bon car elle avait été choisie parmi les meilleurs pour composer notre première classe de Cours Complémentaire.
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Chantal LIORET
 Au secours, je n’ai aucun souvenir de Chantal !
J’ai Alzheimer aux trousses !
Vite, aidez moi !
Envoyez moi une info  pour que je puisse clore ce recueil  de portraits souvenir !
 
 
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